Claude Seignolle : la mort d’un des maîtres de la littérature fantastique française !

 

Foot oblige, comme pour Frank Giroud, le décès de Claude Seignolle (13 juillet 2018) est passé inaperçu… Or, il est et restera ancré dans bien des mémoires de lecteurs, par la qualité exceptionnelle de son imaginaire et de son écriture !

 

Claude Seignolle, c’était, aux côtés de Gérard Prévot, de Jean Ray ou de Thomas Owen, un des piliers de la collection Marabout, dans les années 60.

Auteur prolifique s’il en est, le fantastique, dans le sens le plus large qu’on peut donner à ce terme, a toujours été son premier horizon, même lorsqu’il a abordé des éléments auto-biographiques, comme son emprisonnement en Allemagne. Aucune réalité, pour lui, ne pouvait être immuable, et le hasard, celui du regard, des mots, ou de l’ailleurs, pouvait à tout moment changer le sens d’un lieu, d’un mot, d’un souvenir, d’un vécu.

 

Quelques romans ont émaillé sa carrière, comme  » La malvenue « , véritable classique de la littérature fantastique, qui fut en son temps adaptée en bande dessinée par un débutant de l’époque, un certain Loisel (excusez du peu…). Mais ce qui caractérise surtout sa carrière et, osons le dire, son génie, c’est son art de la nouvelle. Il en a des centaines à son actif, inspirées parfois par la tradition orale, inspirées souvent par son besoin de poétiser le présent et de lui permettre, au travers de la peur viscérale, de se magnifier. L’horreur, avec Seignolle, était quotidienne, elle était surtout l’origine et la destinée de l’humanité !

 

Il y a quelques mois, j’ai eu le plaisir de chroniquer un album de bd absolument splendide,  » Comme une odeur de diable « , une adaptation de quelques-unes des nouvelles de Claude Seignolle. Et je ne peux que vous conseiller de le commander chez votre libraire, tant cet album était, plus qu’en hommage, en totale symbiose avec l’œuvre de l’écrivain…

Claude Seignolle avait 101 ans… Et longtemps encore, j’en suis certain, il continuera à faire rêver et cauchemarder tous les amateurs d’une littérature qui réussit à allier toutes les composantes de l’âme humaine !

Jacques Schraûwen