René Pétillon : la mort d’un des électrons libres du neuvième art

Il avait 72 ans. Actif dans l’univers de la bande dessinée depuis la moitié des années 70, il est le créateur du déjanté détective privé jack Palmer.

 

René Pétillon fait partie de ces auteurs de « petits mickeys » qui ont vécu la grande aventure du magazine Pilote, sous la houlette de Goscinny.
Après avoir été illustrateur pour des revues comme Plexus, où il développe très vite un sens de la dérision qui n’appartient qu’à lui, il s’enfouit dans ce qu’on n’appelle pas encore le neuvième art pour créer un personnage hors du commun, inspiré, certes, par les romans noirs américains, mais aussi par un Columbo qui n’aurait aucun sens de l’intuition policière…
Jack Palmer, héros presque à la Droopy de quelque 17 ou 18 albums si ma mémoire est bonne, a eu les honneurs du cinéma, avec un film inspiré d’une de ses aventures : « L’enquête corse ». Un excellent album, un des meilleurs de cette série, et un film qui, ma foi, réussit à ne pas trop trahir le rythme et l’ambiance de la bd, même si c’est le (trop) remuant Christian Clavier qui revêt le pardessus trop large de Palmer.
Dessinateur discret, malgré le grand prix de la ville d’Angoulème qui lui a été attribué en 1989, il n’a jamais abandonné ses premières amours, et il a à son actif bien des albums consacrés à ses dessins de presse.
Artiste éclectique et inclassable, René Pétillon est de ceux qui, de Pilote à « L’écho des Savanes », aura marqué de sa présence l’évolution de la bande dessinée, média destiné à la jeunesse, d’abord, aux adultes ensuite…

Jacques Schraûwen