Yannick Brie : dessinateur du terroir wallon (et hennuyer !)

J’aime assez découvrir des livres qui, de par leur forme, de par leur contenu, peuvent paraître simplistes, mal aboutis. Mais au-delà d’un premier regard, il y a dans ces livres-là une passion qui, elle, mérite d’être soulignée. C’est le cas de ces deux livres…

La Légende de Belle de Mai (scénario : Benoit Malengreaux – édité avec la complicité de radio Salamandre)

La Légende de Belle de Mai © édité avec la complicité de radio Salamandre

Il s’agit d’une légende qui met en scène une sorcière, la Marie-Jalouse, un sort lancé à tout un village et empêchant la venue au monde de nouveaux enfants.

Traité avec humour, même dans les scènes de torture, d’inquisition, de bûcher, ce livre peut sans aucun doute être qualifié de « folklorique ». Mais le folklore n’est-il pas, souvent, l’essence même d’une culture ? Le scénario s’amuse à nous montrer des personnages hauts en couleur, et le dessin de Yannick Brie reste de bout en bout souriant… Comme pour nous dire que les légendes ne devraient jamais faire peur aux enfants !

Beaumont, Ville de Malheur (couleurs : Anaïs Garbar – éditeur : éditions bout à bout)

Beaumont, Ville de Malheur © Bout à bout

Au seizième siècle, en la bonne ville de Beaumont, quatre chaudronniers sont accusés d’avoir voulu s’en prendre à la personne de Charles-Quint. Que peuvent faire, même accusés à tort, quatre pauvres hères contre les curés, la milice, l’opinion public ? Rien, sinon subir, et finir sur le gibet !

Cette légende a probablement une origine réelle, comme bien des légendes populaires. Mais pour Yannick Brie, il s’est agi surtout de rendre hommage aux traditions folkloriques de Beaumont, et de le faire avec le sourire. Tout en parvenant, malgré tout, avec un dessin simple mais chatoyant, à nous faire le portrait d’une époque lointaine qui, tout compte fait, n’avait rien d’idyllique !…

Jacques Schraûwen