L’envers des contes : La sœur pas si laide de Cendrillon

Cendrillon s’est mariée avec son Prince Charmant… Du coup, Madame de Trémaine et ses deux filles, Javotte et Anastasie, se retrouvent sans souillon pour s’occuper de leur maison ! Et si une de ces deux filles, Javotte, n’était pas du tout celle que Perrault nous a décrite ?….

Tout le monde connaît, bien évidemment, le conte de Charles Perrault. Mais que s’est-il passé après le départ de Cendrillon pour rejoindre son prince dans un château de rêve ? C’est ce que s’efforcent de raconter Gihef et Zimra dans ce livre tout gentillet…

Tout gentillet, oui !…. Il est vrai que Gihef ne nous a pas habitués à de tels scénarios, lui qui, habituellement, les aime taillés à grands coups de provocation, tant dans l’intrigue que dans, surtout, les dialogues.

Mais ici, il prouve que son talent de dialoguiste, justement, peut se mettre au service d’une histoire qui s’adresse à tous les publics, même celui de l’enfance !

Et s’il est vrai qu’il a laissé libre cours, dans cet  » envers des contes  » à son imagination débridée, il est tout aussi vrai qu’il l’a maintenue dans des limites connues, reconnues, mais corrigées avec un humour parfois décapant, toujours souriant, un humour né des personnages qu’il nous laisse rencontrer.

Il y a la Bergère qui cherche ses moutons, il y a ville de  » Livresdecontes « , il y a la Belle au bois dormant, Humpty Dumpty, Boucle d’or, la Mère Michel, son chat, la méchante sorcière, et même un des trois petits cochons.

Et tout ce beau monde vit une aventure entre rêve et presque cauchemar, une aventure dans laquelle l’empoisonnement d’une pomme est la trame centrale.

Une aventure qui se finit bien, puisqu’on est, malgré tout, dans un conte pour enfants, et ça va être au tour de la sœur pas si laide de Cendrillon de connaître le pouvoir d’un premier baiser d’amour !

On peut dire, oui, que ce livre est destiné à tous les publics, mais il faut insister sur le fait que l’humour qui y règne n’est pas toujours, loin s’en faut, politiquement correct, et tant mieux !

Le scénario de Gihef est virevoltant, le dessin de Zimra ne l’est pas moins, avec des couleurs franches, des visages tout en rondeurs, des cadrages parfois très variés, des ambiances sucrées…

Le tout, vous l’aurez compris, est un livre, ma foi, très agréable à lire et qui replongera tous les adultes dans le monde des contes pour enfants qui n’étaient jamais aussi gentils qu’ils en avaient l’apparence !…

 

Jacques Schraûwen

L’envers des contes : La sœur pas si laide de Cendrillon (dessin : Zimra – scénario : Gihef – éditeur : Kennes)