Cécile Bertrand: 1953-2024

Cécile Bertrand: 1953-2024

copyright bart van der moeren

Elle fut coloriste, elle fut dessinatrice pour jeune public, elle fut une collaboratrice de la revue 64_page. Elle fut surtout, et depuis des années, une observatrice de la vie qui nous entoure, du monde qui nous enserre. Tout au long de ses dessins de presse, vifs, efficaces, lucides… Intelligents et engagés, toujours, mais sans tape-à-l’oeil inutile!

copyright cécile bertrand

Cécile avait l’humilité du vrai talent… Elle était un regard… Elle ne s’est jamais mise en avant pour le seul plaisir d’un égo inutile… C’était, tout simplement, quelqu’un de bien… De vivant… De souriant…  Quelqu’un dont les engagements étaient ceux de la bienveillance, au long des conseils qu’elle prodiguait au nouveaux venus dans le monde de plus en plus censuré du dessin politiquement incorrect…

copyright cécile bertrand

Jacques Schraûwen

copyright cécile bertrand
Ceux qui me touchent: chronique radio sur La Première RTBF

Ceux qui me touchent: chronique radio sur La Première RTBF

Il y a eu ma chronique écrite, avec interview de Laurent Bonneau. Voici, à regarder et à écouter, mon intervention sur l’antenne de la RTBF, ce samedi 16 septembre à 07h37… « Ceux qui nous touchent« : Un livre, réellement, à ne pas rater, un livre super et superbement intelligent, un livre à contre-courant de toutes les modes imbéciles…

copyright grandangle

Jacques Schraûwen

Fête de la BD : chronique d’une mort probable ( ?)

Fête de la BD : chronique d’une mort probable ( ?)

Bruxelles… Un événement de trois jours… Une réussite ?… En partie, oui… Mais rien qu’en partie, malheureusement ! Chronique rapide et, avouons-le haut et fort, déçue…

fête de la bd copyright Van Eeckhaut

Fête de la bd… Ou, plutôt, ce nom barbare et stupide : « bd comic strip festival »…

Il y avait de la bande dessinée, oui… Des auteurs à rencontrer… Des découvertes à faire… Des maisons d’édition s’ouvrant aux regards de tout un chacun… Mais !… Pas de Bamboo, pas de Mosquito, pas de Delcourt, pas de Soleil, pas de Sarbacane, pas d’Arène, etc., etc.

Quant aux acteurs vivants et essentiels du neuvième art, les bouquinistes, les libraires, ils étaient cantonnés dans des coins cachés, comme si l’intelligentsia organisatrice en avait honte ! Tout comme, par exemple, 64_Page, revue ouvrant ses pages, depuis plusieurs années, à des dessinateurs de toutes sortes, de tous talents…

copyright 64_page

Je n’ai pas vu de « comics »… Je n’ai vu que très peu de « strips »… La bd dite alternative, par contre, occupait un espace important et bien placé… Ce qui, en tant que tel, ne me dérange pas, que du contraire… Par contre, ce qui me dérange, c’est l’absence de bien d’autres réalités de l’univers de la bd !

A ce rythme, comme à celui d’une « place » globale de moins en moins importante accordée à cet événement, je ne peux que trouver les organisateurs, quels qu’ils soient, peu intéressés par la culture bd ! Intéressés, sans doute, plus par la rentabilité que par la qualité populaire ! Mais c’est vrai que le mot populaire devient presque une injure pour les intellos de la pensée unique… A ce rythme, et en me souvenant de ce qu’était ce festival, une vraie fête ouverte à tout le monde, lorsqu’elle se vivait (vivre, exister, être…) au parc du Palais Royal, je ne peux en effet que prédire une mort prochaine à ce qui n’est plus qu’un petit événement ayant perdu l’envergure qui était la sienne ailleurs qu’à Tour et Taxis… Le mercantilisme me semble prendre la place de la qualité culturelle, de la convivialité, de l’intelligence ! Je parle ici des organisateurs, que je ne connais point, mais certainement pas des équipes des éditeurs, des gens présents, à chaque stand, et soucieux, toujours, de rendre hommage à un média exceptionnel sous toutes ses formes ! La bd est affaire de passion, d’abord et avant tout. Et les artisans en sont les auteurs, les attachés de presse, et tous ces « employés » disponibles et souriants…

Ah oui, pour souligner, un peu plus encore, la suprême intelligence de ces organisateurs, je me dois de dire que je n’ai jamais vu un « plan » aussi ridiculement fait ! Des tonnes de papier n’ont ainsi trouvé leur place que dans les poubelles de la non-communication !

Honoré Daumier… Les choses n’ont pas tellement changé…

Un tel événement mérite mille fois mieux que ce qu’il a été pendant ces trois jours… Même si, et je le reconnais, et malgré une chaleur parfois insupportable, il y a eu un vrai plaisir de la part du public… Un public dont j’ai fait partie… Et je revendique aussi, malgré les critiques que j’ai énumérées plus haut, le fait que j’y ai passé deux jours plus qu’agréables.

L’année dernière, j’étais paumé, m’y baladant pour la première fois seul, sans Josiane…

Cette année-ci, que de belles rencontres… Yann… Servais… Dany… Foerster… Jailloux… Hautière… Joly… Dormal… et d’autres encore ! Merci à eux tous, vraiment… Merci aux mots échangés, au temps pris à ne pas courir après le temps… Merci à ces artistes, simplement, capables de nous émouvoir, de nous plaire… Et de partager leur passion!

copyright dupuis

J’étais seul, mais accompagné… François Schuiten me disait que nous nous créons nos fantômes… Je pense surtout que nos fantômes nous recréent vivants… Et capables de ne pas nous contenter de trouver bien ce qu’on nous dit l’être !

copyright schuiten

Une fin de semaine dont j’avais peur qui s’est offerte à moi en plaisir, malgré les souvenances. Ou grâce à elles !…

Mais un événement dont le moins que l’on puisse dire est qu’il s’essouffle !… Soyons utopiques et espérons mieux pour l’année prochaine!

Jacques et Josiane Schraûwen