Le sais-tu maman – Un livre qui pourrait remplacer ou accompagner les récitations de la fête des mères !…

Le sais-tu maman – Un livre qui pourrait remplacer ou accompagner les récitations de la fête des mères !…

Eh oui, nous voici à la veille de cette fête qui, pour officialisée qu’elle fut sous un régime peu ragoûtant, n’a rien de contraignant et reste, au fil des années, un moment privilégié entre l’enfant et l’adulte qu’il va devenir…

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Et voici un livre à offrir à un enfant pour qu’il le lise avec sa maman… Ou, plutôt, à offrir par un enfant à sa maman, pour qu’ils le lisent ensemble ! Cette fête traditionnelle se doit d’être un échange, de personne à personne… Avec des cadeaux en prime, bien évidemment ! Et on peut, bien entendu, se dire que l’image iconique de la mère n’est pas toujours le miroir de la réalité vécue au jour le jour ! L’Amour, cela ne s’impose pas par la tradition, cela se vit, ou pas malheureusement, au quotidien…

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Cela dit, quelles que soient les circonstances, dire à quelqu’un qu’on l’aime, c’est un des actes essentiels de l’humain… Et ce livre-ci est une excellente occasion de le faire… C’est un message d’amour, oui, avec un A majuscule, qui se fait double, simplement. Avec simplicité, celle des mots comme du dessin…

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Il s’agit d’une sorte de longue lettre qu’un enfant adresse à sa maman. Avec une sorte de naïveté qui se fait poésie… Mais qui reste, aussi, véritablement lucide. Avec ces premières lignes : « Quand tu étais petite, tu jouais à la maman et tout semblait parfait. Et puis, tu es devenue la mienne. Je me rends compte que tout n’est pas aussi parfait que tu l’imaginais. »

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Et cet enfant, donc, va dire tout ce qu’il aime chez sa maman : ses cernes, son sourire, sa façon libre de construire sa vie, ses colères, ses bisous, ses rêves, ses conseils vite oubliés, ses larmes aussi… C’est un livre d’une douce tendresse, c’est un livre qui nous parle à mots discrets et tranquilles de la vie telle qu’elle est…

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C’est un livre dont on peut imaginer qu’une maman le lise avec son enfant, blotti sur ses genoux… Avec émotion… Le texte de Mylen Vigneault est d’un beau rythme, sans ostentation, sans d’autre message que le bonheur possible en tout existence… Quant au dessin de Maud Roegiers, on ne peut pas ne pas être séduit par sa beauté immédiate… La beauté des couleurs, des visages, des émotions prenant vie de page en page. C’est vraiment un très joli livre, intelligent, ne se contentant pas de lieux communs larmoyants… Un livre presque adulte pour des enfants qui, dans notre monde, deviennent très vite trop grands peut-être….

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Un livre que mon épouse aurait adoré recevoir…

Jacques et Josiane Schraûwen

Le sais-tu maman ? – dessin : Maud Roegiers – texte : Mylen Vigneault – éditeur : Alice-jeunesse

Trois Petit Tours

Trois Petit Tours

Vacances de Printemps… Lire, c’est une excellente habitude, qu’il faut contracter dès que possible, en découvrant des livres qui, pour « enfantins » qu’ils soient, ne sont ni mièvres ni simplistes… Comme ce petit livre mignon tout plein, « Trois petits tours ».

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… et puis s’en vont… C’est en effet un livre construit comme une comptine. Un album qui débute, d’ailleurs, avec les mots d’une comptine bien connue : une poule sur un mur qui picore du pain dur ! Un enfant la regarde… Regarde les autres poules… Et découvre qu’il peut faire peur… A ces gallinacés, mais aussi à d’autres animaux, étonnés de découvrir un animal qu’ils ne connaissent pas…

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Un cochon, un serpent, des abeilles, un hérisson, un scarabée, une coccinelle vont ainsi accompagner les pas craintifs de cet enfant dans la nature qui lui est proche et qu’il va voir d’un tout autre œil… En répondant aussi à une question précise du cochon : ça fait quoi, un enfant ? « Oh, plein de choses… un enfant, ça ose construire des cabanes et des montagnes de babioles et des jouets, pour inventer des histoires toujours plus folles. Un enfant, ça rit, ça a peur, ça pleure, ça crie, ça se bagarre, ça grandit. » Entre autres…

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Sandra Edinger, l’autrice de ce petit livre sympathique en diable, dessine tout en couleurs lumineuses, tout en mouvements stylisés, avec des mots simples et souriants. Un enfant, ça aime les histoires, surtout celles qu’il peut se raconter. Et ce livre, comme une comptine justement, est un chemin d’aventures à s’inventer… Lire est une habitude… Un livre offre la chance aussi de se faire le miroir de ses lecteurs. En n’imposant rien, en laissant le regard de chacun décider de ses envies, de ses passions, de ses jeux.

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« Trois petits tours », c’est cela : ouvrir des portes intimes, en jeux, pour découvrir la nature, le monde, les autres… On n’est pas loin, finalement, mais de manière enfantine, des contes du chat perché de Marcel Aymé !

Jacques et Josiane Schraûwen

Trois petits tours, de Sandra Edinger, paru dans la collection Pastel de l’Ecole des Loisirs.

Martine au Louvre

Martine au Louvre

Une héroïne de papier, enfantine et souriante…

Il fut de bon ton, en une époque pas tellement lointaine, de dénigrer les « Martine » pour leurs valeurs dites désuètes… N’en déplaise aux intellectuels de tout poil, Marcel Marlier est un des illustrateurs les plus doués du vingtième siècle !

Martine au Louvre © Casterman

Ce n’est pas de la bd, c’est vrai. Mais bien des auteurs de bande dessinée ont souligné et soulignent encore le talent exceptionnel de Marcel Marlier, le créateur belge de Martine. Entre 1954 et 2011, date de la mort de Marcel Marlier, Martine a vécu quelque 60 aventures, écrites d’abord par Gilbert Delahaye, ensuite par Jean-Louis Marlier. On l’a vue à la ferme, rentrer à l’école, faire du camping, dans la forêt ou en montgolfière… On l’a vue faire le tour du monde, puisque ses aventures ont été traduites dans pas moins de 33 langues, de l’albanais au turc, en passant par le chinois, le russe ou l’arabe.

Martine au Louvre © Casterman

J’ai demandé à son fils, François Marlier, quel était l’héritage d’un tel père. Il m’a dressé le portrait d’un homme soucieux, d’abord, de simplicité et de passion.

François Marlier

Marcel Marlier est mort en 2011… Et, cependant, voici que paraît un nouvel album de Martine…

Martine au Louvre © Casterman

Martine, avec sa classe, visite le Louvre. Elle s’y perd, avec son copain Léo et son chien Patapouf, mais elle y découvre quelques-uns des chefs-d’œuvre de l’art mondial, de l’Egypte à la Grèce, de Georges De La Tour à Léonard de Vinci, d’Arcimboldo à Delacroix. Mais ne croyez pas qu’on a demandé à un nouveau dessinateur de prendre en charge cet album. Il s’agit de mise en scène, selon le désir du musée du Louvre… Une mise en scène qui, dans cet album, permet aux enfants de découvrir, avec une grande simplicité, quelques œuvres artistiques que Le Musée du Louvre trouve essentielles.

François Marlier

On ne peut pas nier, c’est vrai, le côté désuet des « aventures » de Martine. Et pourtant, ce sont des petites histoires qui se lisent toujours. Les petites filles des années 50 sont devenues des mères, des grands-mères, voire plus, et ce sont elles qui ont pérennisé cette série, dont les 60 titres sont réédités très régulièrement !

Et je pense aussi qu’on peut dire aussi que cette série dresse un portrait en continuelle évolution d’une société, la nôtre, pendant 57 ans.

Martine au Louvre © Casterman

Sans vouloir utiliser de grands mots, Martine nous offre un paysage souriant et presque sociologique de quelque 60 ans d’évolution des codes de notre société… Et c’est ce qui en fait, indubitablement, une héroïne d’abord et avant tout « humaine », donc humaniste !

François Marlier

Martine, c’est une alchimie réussie entre des petits textes simples et des illustrations lumineuses, extrêmement variées, qui créent à chaque livre des ambiances empreintes à la fois de réel et d’imaginaire. Ce sont aussi des sentiments et des sensations qui restent universelles : l’amitié, les animaux, la nature, les découvertes, la curiosité et la passion ! Martine plaît encore aujourd’hui, gageons qu’elle plaira encore demain, parce qu’elle est gentille, qu’elle pratique la main tendue, et qu’elle a sans cesse les yeux ouverts sur le monde qui l’entoure. Avec Martine, on se replonge, en racontant ses histoires à ses enfants ou à ses petits-enfants, dans un monde dans lequel la simplicité est de mise, un univers dans lequel la poésie et le rêve naissent de chaque regard posé sur ce qui nous entoure. Avec Martine, d’une certaine manière, on revient, oui, à des valeurs universelles et jamais idéologiques !

Martine au Louvre © Casterman
François Marlier

Martine au Louvre, un livre dans la vraie lignée du travail et de l’art de Marcel Marlier, pour les enfants et les grands enfants nostalgiques !

Jacques Schraûwen

Martine au Louvre (éditions Casterman)

François Marlier