BD : Les Prix Saint-Michel

Il n’y a pas que les prix remis à Angoulème pour les auteurs de bande dessinée ! Il y a aussi les prix Saint-Michel, à Bruxelles, qui existent depuis 1971 et s’avèrent être les prix les plus anciens du neuvième art. Des prix qui ont été remis ce vendredi soir…

 

Sept prix, au total…

Celui du premier album a été remis à Andrea Cucchi, pour « Churchill et moi », paru chez Casterman. Un livre qui mélange la vie de Churchill avec celle de son époque, au travers du portrait d’une journaliste courageuse.

 

 

Le prix Saint-Michel Jeunesse, lui, a été octroyé à Olivier Bocquet et Brice Cossu pour la série « Frnck », parue chez Dupuis, que j’ai d’ailleurs chroniquée ici en son temps…

http://bd-chroniques.be/?s=frnck

 

 

 

Quant au prix du meilleur scénario, il a été attribué à Lewis Trondheim, pour un album étonnant sur le deuil, sur la solitude, sur l’errance d’une femme qui, soudain veuve, se restaure à elle-même : « Je vais rester », aux éditions Rue De Sèvres.

 

 

 

Le prix du meilleur dessin a mis en évidence tout le talent de David Sala, dans sa construction graphique étonnante de l’adaptation qu’il a faite du roman « Le Joueur d’Echecs ». Paru chez Casterman, un livre splendide, à tous les niveaux, que j’avais également chroniqué ici…

http://bd-chroniques.be/?s=le+joueur+d%27%C3%A9chec

 

 

Le prix du meilleur album a voulu, lui, souligner le talent de Laurent Verron et Yves Sente, auteurs d’une biographie de Spirou, intitulée « Il s’appelait P’tirou ». Un livre qui parvient à faire de Spirou un personnage presque réel… Un album paru chez Dupuis.

 

 

Et puis, il y a le prix Saint-Michel d’humour qui a couronné une série devenue culte, « Les vieux Fourneaux »… Une série dans laquelle l’humour et le politiquement incorrect font excellent ménage… Une série dans laquelle le jeunisme est férocement battu en brèche.

 

LUPANO:

 

Et enfin, il y a le grand prix saint-Michel, qui a été remis à Jean-Claude Mézières, pour l’ensemble de sa carrière. L’auteur de Valérian a marqué, en effet, l’Histoire du neuvième art, et ce prix, pour lui, couronne d’abord la liberté des créateurs de bd.

 

presse valerian
MEZIERES:

 

Jacques Schraûwen

 

Marc Wasterlain : l’atelier de Jeannette

Une exposition, à Bruxelles, qui nous révèle une héroïne bd plus qu’attachante !

Découvrez Jeannette Pointu, une des héroïnes mythiques de la bd, sous un autre jour… dans l’intimité… Elle s’expose dans la Galerie Huberty Breyne, à la Place du Châtelain, à Bruxelles. A ne pas rater !

Marc Wasterlain © Marc Wasterlain

 

Jeannette Pointu, journaliste, écolo avant l’heure, aventurière lucide, a été un des personnages importants de la bande dessinée des années 80. Une héroïne féministe, ouverte à tous les problèmes de société… Mais, en dehors de ses 20 aventures, quelles sont les occupations, les passions de cette jeune femme ? C’est un peu à cette question que répond cette exposition, dans un lieu lumineux et spacieux, à Bruxelles, dans un quartier qui, depuis quelques années, renaît et s’ouvre à la diversité culturelle.

Marc Wasterlain © Marc Wasterlain

 

Quand elle est seule chez elle, Jeannette rêve… Jeannette feuillette des livres d’art… Jeannette prend le temps de peindre et de dessiner, tout simplement, en s’inspirant de ses lectures, des tableaux sur lesquels se sont attardés ses regards…

Marc Wasterlain a créé Jeannette Pointu, un peu comme pour en faire l’alter-ego plongé dans le réel d’un Docteur Poche (l’autre héros créé par Wasterlain) rêveur et surréaliste.

Et c’est peut-être pour se reposer de ses aventures tumultueuses aux quatre coins du monde que Jeannette Pointu, sous les pinceaux de son père artistique, passe ses loisirs à peindre en s’inspirant des plus grands artistes graphiques qui soient, comme Picasso, comme Buffet, quelque peu oublié de nos jours.

 

Marc Wasterlain © Marc Wasterlain

Mais Jeannette ne s’arrête pas là !….

Elle qui déambulait souvent dans des tenues mettant en valeur sa plastique, mais sans ostentation, la voici qui, amoureuse du mouvement impressionniste, accepte de poser, nue bien évidemment ! Quand je vous disais que cette exposition s’intéressait à l’intimité de la belle et aventureuse Jeannette !

Une exposition qui, surtout, nous permet d’entrer discrètement dans les moments d’amusement et de délassement purs de Jeannette, certes, mais aussi, et surtout, de Marc Wasterlain…

 

Marc Wasterlain © Marc Wasterlain

 

Je me dois de faire un aveu… Lorsqu’est apparue Jeannette Pointu dans le journal de Spirou, elle m’a tout de suite séduit. Par son investissement dans le monde réel, d’une part, mais aussi de par sa féminité totalement assumée, ce qui n’était pas tellement fréquent, à l’époque dans l’univers du neuvième art !

Et la voir autrement, comme nous l’offre Marc Wasterlain aujourd’hui, c’est, croyez-moi, un véritable plaisir ! Pour moi, mais, j’en suis certain, pour vous aussi…

 

Jacques Schraûwen

Marc Wasterlain : L’Atelier de Jeannette (exposition jusqu’au 20 octobre 2018 à la Galerie Huberty Breyne, 33 Place du Châtelain, à 1050 Bruxelles)

 

Marc Wasterlain © Marc Wasterlain