Alix Garin est l’auteure de cet album qui nous parle, avec tendresse et lucidité, avec humour et poésie d’une des plus horribles maladies qui soit, celle qui ôte du présent toute mémoire de ce qui fut.
Alix Garin se dévoile, de page en page, avec une simplicité évidente, et son dessin comme ses mots sont des voyages dans le réel, dans nos réels, dans nos amours, dans nos différences.
J’ai eu la chance et le plaisir de la rencontrer, il y a quelques mois, de l’interviewer, de chroniquer ce livre dont je disais qu’il était « un livre pour toutes, pour tous, adultes et adolescents. Parce que c’est avec de telles œuvre qu’on aura un jour la chance de connaitre un monde dans lequel la tolérance et la main tendue seront de mise ! »
Une chronique que je vous invite à (re)découvrir, à écouter…
Portrait d’un scénariste au travers d’une conversation à bâtons rompus
La bande dessinée est un art étrange, dont la qualité ne peut naître que grâce à une alchimie étrange entre des mots, des dessins, des couleurs, des impressions et un récit. La complicité, dès lors, entre dessinateur et scénariste, est le premier gage d’une réussite.
Parmi les scénaristes actuels, il en est quelques-uns qui réussissent cette alchimie bien souvent… Yann, Zidrou, Zabus, par exemple. Et Jean Dufaux !
Son actualité plus ou moins récente est extrêmement variée : L’intégrale de « Double masque », dessiné par Martin Jamar, une adaptation de Giono, « Un roi sans divertissement », dessiné par Jacques Terpant (un livre que je vais bientôt chroniquer ici), un nouveau « Complainte des landes perdues » avec Teng au dessin…
De série en série, de bal(l)ade dans la grande Histoire en création de personnages et de récits à taille humaine, Jean Dufaux aime mêler au réel des failles qu’on peut qualifier de « fantastiques ». Mais, toujours, ce qui le motive, ce sont des quotidiens qui, magiques peut-être, nous font rêver aux magies de nos propres vécus…
Une rencontre avec Jean Dufaux, ailleurs qu’au profond de ses livres, c’est un moment de choix, c’est l’occasion de découvrir, loin des clichés, ce qui anime un créateur, ce que sont ses plaisirs d’écriture qu’il partage avec nous. Une rencontre avec Jean Dufaux, c’est l’occasion de deux ou trois questions, pas plus, pour l’écouter vous parler, en face à face, avec plaisir, avec réflexion, avec intelligence…
Voici donc cette conversation, autour d’une bonne table… Bonne écoute…
Deux livres, ce samedi, chroniqués sur l’antenne de La Première/RTBF. Deux livres très différents l’un de l’autre, mais, à leur manière, ancrés dans nos « soucis » actuels ! Deux livres que je chroniquerai plus longuement dans quelques jours, ici, sur mon blog, grâce aux interviews que leurs auteurs m’ont accordées.
Les Chimères de Vénus
(dessin : Etienne Jung – scénario : Alain Ayrolles – éditeur : Rue De Sèvres – mars 2021 – 60 pages)
L’uchronie, c’est d’imaginer ce qu’aurait pu être une période historique si les événements de l’époque, les découvertes scientifiques, avaient été autres… Et c’est bien le cas d’une série qui s’intitule « Château des Etoiles » et qui se complète aujourd’hui, par un récit parallèle, un récit qui se conjuguera en trois tomes, et qui s’intitule : les chimères de Vénus.
Nous sommes au dix-neuvième siècle, sous Napoléon III. Mais un dix-neuvième siècle qui a vu se développer la conquête spatiale. De ce fait, pas de guerre sur terre, mais des luttes d’influence dans l’espace. Et l’héroïne de cette série, Hélène Martin, est une femme décidée, courageuse, féministe avant l’heure, qui s’en va sur la planète Vénus où se trouve enfermé l’homme qu’elle aime, un poète séditieux, anarchiste. Le dessin d’Etienne Jung, tout comme le scénario d’Alain Ayrolles, rendent hommage à ce dix-neuvième siècle riche de grands auteurs, comme Jules Vernes, riche d’ébauche de mouvements sociaux aussi. La base historique de fond est parfaite. Et le plaisir vient en voyant se mélanger à cette ambiance connue des éléments résolument impossibles, des fusées, des monstres préhistoriques sur Vénus… C’est de l’aventure feuilletonnesque, réussie, passionnante !
J’aime tout particulièrement le côté « anar » des personnages principaux, avec pas mal de références littéraires, avec cette citation inspirée de Romain Rolland : « Face à un ordre injuste, le désordre est un devoir » !
Pour Alain Ayrolles, le scénariste, l’important reste toujours les personnages, qu’ils aient du corps…
Avec Angela 2005 2021, on se trouve dans le monde du dessin de presse. Angela, c’est, bien évidemment, Angela Merkel, chancelière allemande qui se trouve aujourd’hui à la veille de sa retraite, et qui a marqué l’Europe de sa marque pendant quelque 16 ans.
Pierre Kroll a fait une compilation de ses dessins… Mis bout à bout, dans l’ordre chronologique de leur parution dans la presse, ces dessins nous racontent une femme d’Etat, certes, mais, aussi, en même temps, ils nous racontent l’Europe… Kroll nous montre notre monde, avec humour, sans occulter les problèmes d’un pouvoir qui parfois, semble absolu.
Ce qui est frappant dans ce livre, c’est l’impertinence de l’auteur… Pas sa méchanceté, non, mais son plaisir, en des instantanés graphiques, à égratigner une femme qui, sans aucun doute, a dirigé réellement l’Europe.
Ce livre, c’est une visite touristique et humoristique dans une institution pleine de remous (Grèce, Brexit, Italie, France), une visite qui n’empêche pas la réflexion… Même quand Kroll prend plaisir à dénuder la chancelière !