On A Perdu Sacoche – Chronique express

On A Perdu Sacoche – Chronique express

Nous nous trouvons dans une période particulière, entre la Saint-Nicolas et, dans quelques petites semaines, Noël et les fêtes de fin d’année. Une période pendant laquelle l’enfance et ses magies, et ses possibles, peuvent et doivent être mis en évidence.

copyright casterman

C’est là la raison pour laquelle, pendant quelques jours, je vais partager ici des chroniques express, consacrées à des livres destinés à un jeune public, des livres ludiques ou sérieux, qui trouveront leur place, j’en suis certain, dans les piles de cadeaux de cette fin 2025.

copyright casterman

Avec, tout d’abord, une bande dessinée, due à une des autrices phares des éditions Casterman, Anne Herbauts. Cette Bruxelloise nous raconte ici, avec un dessin coloré et simple, simplement beau et agréable à regarder, le quotidien d’un gamin qui aime jouer à sa console de jeux, et de son amie Sacoche, une chèvre qui n’y comprend rien…

copyright casterman

Mais rien n’est explicable dans l’amitié, et cette histoire se balade sans cesse entre réel et jeu vidéo, entre devoirs scolaires et animaux de toutes sortes. C’est un livre qui fait de la grammaire dans en avoir l’air, c’est un petit album absurde, rafraîchissant, drôlement fou, à lire dès six ans… Il y a le jeu, il y a les leçons à étudier, il y a Sacoche et Miette, le moineau, il y a la nature, il y a aussi le sens de l’amitié, de la connivence, et le fait qu’un jeu, quel qu’il soit, peut (et doit ?) s’adapter aux besoins et aux plaisirs de ceux qui y jouent !

Jacques et Josiane Schraûwen

On A Perdu Sacoche (autrice : Anne Herbauts – éditeur : Casterman – avril 2025 – Dès six ans)

Voyages de Gulliver – un livre illustré par Lorenzo Mattotti

Voyages de Gulliver – un livre illustré par Lorenzo Mattotti

On a tendance, ces temps-ci, oublieux de ce qu’est la culture, au sens large du terme, de ne plus avoir mémoire des grands classiques de la littérature… Heureusement, il y a encore des éditeurs qui remettent en avant des livres, modernes dans leur forme, que tout le monde devrait (re)découvrir !

copyright futuropolis

C’est le cas, sans aucun doute possible, avec ces Voyages de Gulliver, écrits par Jonathan Swift, en 1721 (et publié une première fois en 1726), s’il vous plaît ! L’inconscient collectif actuel n’a retenu de ce roman que les péripéties de surfaces, les aventures échevelées et leurs sourires. C’est oublier que Jonathan Swift était aussi pamphlétaire et que, dans ce livre « d’aventures », il ne se prive pas du tout, loin de là, d’épingler les travers et les horreurs de son époque, politiquement, socialement… Avec, donc, une forme de philosophie humaniste qui manque, me semble-t-il, terriblement de nos jours !

copyright futuropolis

Oui, Swift était pamphlétaire… Et je ne peux que vous pousser à lire l’extraordinaire ouvrage de « La Pléiade », « Modeste proposition et autres textes »… On s’y plonge dans des virulences d’humour noir absolument remarquables… Absolument ancrées, non dans une époque, mais dans tout ce qu’une société peut engendrer comme attitudes et règles de vie !

copyright futuropolis

Avec Gulliver, son propos est, certes, plus discret… Mais au travers des différents voyages imaginaires de Lemuel Gulliver, chirurgien de marine, Swift nous parle, frontalement même, de son monde… En quatre chapitres, quatre voyages donc, les thèmes que l’auteur aborde, dénonce même, sont extrêmement variés : à Lilliput, on parle de guerre et de lois imbéciles les provoquant ; à Brobdingnag, Swift se livre à une critique en règle de la société anglaise et de ses règles autoritaristes ; à Laputa, à Balnibarbi, à Glubbdubdrib, à Luggnagg et au Japon, Swift parle de la violence d’état, de caste aussi, du pouvoir insensé de la science devenant dieu omnipotent, de l’âge et du vieillissement, de la mort, de la philosophie ; au pays des Houyhnhnms, enfin, c’est de la place de l’être humain face à l’animal que l’auteur nous parle. Au total, et c’est également là que le propos de Swift se fait universel, et contemporain, c’est de pouvoir et de différences que ce livre frémit de page en page…

copyright futuropolis

A ce texte dans lequel la satire et l’humour le disputent à l’observation et au récit passionnant, l’éditeur Futuropolis ajoute les illustrations d’un artiste, auteur de bd ET graphiste exceptionnel, Lorenzo Mattotti. En dessins sépia, presque esquissés parfois, en pleines pages aux couleurs d’une vivacité tonitruante, Madttotti ne se contente pas d’illustrer l’œuvre de Swift, mais il l’accompagne, il la poursuit, à sa manière… Ce qui est extraordinaire aussi, dans son dessin, c’est la liberté dont il fait preuve, laissant, en quelque sorte, ses œuvres se placer où elles veulent dans le récit qu’elles complètent. Il fallait un auteur tel que lui pour que la fidélité au texte se magnifie en touches variées, en variations de formes et de coloris, tout compte fait parallèles à l’écrit lui-même…

copyright futuropolis

Il faut lire, lire encore, lire toujours… Il faut lire, parce que les écrivains, les vrais, comme les vrais auteurs de bd, pas les faiseurs, sont des amis invisibles qui accompagnent nos vies en nous permettant la curiosité, donc l’intelligence. Swift a trouvé, dans cet ouvrage-ci, et après bien d’autres illustrateurs, sans doute un de ses meilleurs partenaires !

Jacques et Josiane Schraûwen

Voyages de Gulliver (auteur : Jonathan Swift – illustrateur : Lorenzo Mattotti – éditeur : Futuropolis – novembre 2025 – 356 pages)

Frank Pé: une interview…

Frank Pé: une interview…

La voix de Frank Pé est celle d’un auteur, jamais celle d’un faiseur… Un homme empreint de passion, de passions plurielles, et de regards brillants et souriants sur son métier…

copyright actualitté

Après avoir cherché, cherché encore, j’ai retrouvé le son de l’interview disparue du site internet de la rtbf… Une interview dans laquelle Frank Pé a pris le temps de me parler de sa passion, de ses passions, du dessin, de la conception qu’il avait des histoires à raconter… Une interview que Frank Pé avait conservée sur son site personnel. Et que voici, tout simplement…  

Jacques et Josiane Schraûwen

copyright Procureur