A partir de thèmes récurrents du western, Hermann réussit, encore, à nous passionner, à retenir notre attention, grâce à son dessin et ses couleurs…
Duke 2: Celui qui tue©le lombard
Une petite ville minière, des diligences qui se font attaquer, des cadavres qui finissent par joncher les routes. Une jeune fille, rescapée d’une tuerie. Un propriétaire de mine qui a besoin de sécurité pour continuer à s’enrichir, et qui oblige le shérif à réunir un groupe d’hommes capables de retrouver les détrousseurs tueurs. Et, parmi ces hommes, Duke, qui a abandonné son ancien métier d’adjoint du shérif et qui tente de couler des jours paisibles loin de toute violence.
Duke qui, pour des raisons qu’on ignore, se doit d’accepter de participer à cette chasse à l’homme. Et qui, de par ses talents de pistolero, va y occuper un rôle essentiel.
Duke 2: Celui qui tue©le lombard
Le scénario, sans grande surprise, va donc parler de vengeance, de mort, de sentiments toujours ambigus. Mais au-delà de ce côté tout à fait traditionnel dans l’univers du western, il y a tout l’intérêt que Hermann porte à ses personnages. Evidemment, il y a le scénario qui, intelligemment, même si la chose est parfois attendue, a son lot de surprises, de rebondissements, surtout de plongées, par petites touches, dans le passé du personnage central. Cela dit, il faut reconnaître que les premières pages de cet album manquent quelque peu de cohérence. Ce n’est, me semble-t-il, qu’à partir de la planche 15 qu’Yves H. prend la mesure et la maîtrise de son récit. Tout en n’évitant pas toujours quelques raccourcis qui cassent un peu le rythme de la narration.
Duke 2: Celui qui tue©le lombard
Cela dit, ces erreurs n’enlèvent rien au plaisir pris à la lecture de cet album, à l’envie, aussi, de découvrir vite la suite des aventures de Duke, et d’apprendre, on le devine, tous les secrets et toutes les failles que son personnage se doivent d’assumer dans une espèce de silence pesant.
Quelques bribes de son passé nous sont déjà révélées ici… On apprend à connaître sa famille, d’une certaine manière, d’une façon encore floue mais qui, dans les dernières pages, prend soudain une importance et une présence capitales. On découvre aussi une part intime de Duke, ses amours, sa jeunesse. Et tout cela, tant au niveau du scénario que du dessin, promettent à cette série de beaux jours, j’en suis persuadé.
J’ai toujours aimé Hermann, même quand il se perd légèrement dans le fil d’une histoire. Et ici, comme toujours, il réussit encore, graphiquement, à étonner… Par ses angles de vue, par la maîtrise qu’il a d’une forme de cinémascope en bd, par l’inventivité également dont il fait preuve dans l’usage qu’il fait de la couleur, personnage toujours à part entière dans les albums qu’Hermann nous offre !
Jacques Schraûwen
Duke : 2. Celui Qui Tue (dessin : Hermann – scénario : Yves H. – éditeur : Le Lombard)