Femmes de papier aux érotismes évidents.
Emilio Van Der Zuiden est un auteur de bande dessinée auquel on doit, entre autres, quelques aventures de Margot, celles du détective McQueen aussi. Dans cet « art-book », il se révèle illustrateur de la féminité impudique !
Emilio Van Der Zuiden © Paquet
Plonger le regard dans un « art-book », c’est se plonger dans l’œuvre d’un auteur, d’un dessinateur, d’un graphiste… Pour certains d’entre eux, il s’agit d’une rétrospective, d’un hommage, presque, à une carrière riche et reconnue. Pour d’autres, il s’agit, plus simplement, de la mise en évidence d’un travail graphique, à un moment donné de l’histoire de son auteur. Et c’est bien devant ce deuxième cas qu’on se retrouve ici, avec Emilio Van Der Zuiden qui, sans complexe, nous avoue, sans aucun mot, son amour du dessin quand il se fait érotique !
Emilio Van Der Zuiden © Paquet
Il est vrai que, dans ses livres « tous publics », on pouvait déjà se rendre compte de tout l’intérêt qui était le sien pour les héroïnes. Il y avait même, dans le traitement graphique qu’il en faisait, qu’il en fait toujours d’ailleurs, comme une espèce de retour en arrière, dans le monde du cinéma des années 50 et leurs vamps si peu farouches, ou même dans l’univers des pin-up.
Ces deux axes d’un érotisme tout compte fait bon enfant, même s’il n’est pas à mettre entre toutes les mains, sont bien présents dans cet art-book. On y retrouve margot, bien entendu… Mais aussi l’iconique Betty Page, les amies de McQueen, mais aussi Mata-Hari… On y retrouve des crayonnés, des mises en couleur lumineuses, des profonds contrastes entre noir et blanc, quelques planches de bd aussi… Mais on y côtoie surtout des jolies filles, toutes plus souriantes les unes que les autres, même dans des situations parfaitement scabreuses, des filles libertines, certainement, et vivant dans des décors variés, de la jungle au bureau, d’un ouest américain sauvage à la tranquillité d’une salle de bains.
Emilio Van Der Zuiden © Paquet
Trouver une définition au mot « érotisme » s’avèrera toujours chose impossible, tant cette réalité profonde de l’âme humaine, qu’elle soit féminine ou masculine, évolue selon les époques de l’Histoire, mais aussi selon les moments de l’existence, tout simplement.
L’érotisme d’Emiio Van Der Zuiden est un érotisme léger, mais qui n’a pas peur, ici ou là, de s’aventurer dans des territoires de désirs sans aucune ambigüité. C’est un érotisme de mouvements, souvent, mais aussi de corps immobiles pour mieux s’offrir au rêve. Et puis, c’est surtout un érotisme de regards, des
regards pluriels que toutes les femmes présentes dans ce livre posent sur le lecteur… Ce sont des regards qui ne sont jamais agressifs, qui ne sont jamais vulgaire ni gratuitement provocateurs non plus. Ce sont des regards amusés, oui, des regards de partage de sentiments, de sensations…
Et ce livre est un livre qui ravira ceux qui aime qu’un artiste n’ait pas peur de perdre toute sagesse !…
Jacques Schraûwen
Emilio Van Der Zuiden : Male Call Club (éditeur : Paquet)