Voici le temps des dictionnaires… De quoi s’amuser à se balader dans l’univers des mots et d’y découvrir quelques nouvelles apparitions.
Ils sont deux, bien sûr, à se partager le marché, selon l’expression consacrée : « Robert » et « Larousse ». Cette année, « Robert » s’est offert la collaboration de Riad Satouf, de manière sans doute à s’attirer aussi un public d’amateurs de bandes dessinées.
Mais le dictionnaire qui, d’année en année, reste probablement le plus populaire, le plus proche des lecteurs et de ce qu’ils disent et lisent, c’est le Petit Larousse.
Dictionnaire, certes, mais encyclopédique, et richement illustré, cet ouvrage est pratiquement entré dans le langage courant !
Se voulant ouvert à toute la francophonie, Le Petit Larousse cherche chaque année à accueillir des mots et des expressions, d’une part, entrés dans le langage courant en France, mais aussi venus d’ailleurs… Venus de Belgique, par exemple, ou du Québec… Julos Beaucarne et les Wallons seront heureux de voir apparaître le mot « gayole »… Même si sa définition me semble, personnellement, quelque peu approximative… A côté de « gayole », de « dédiésélisation », de « doxocratie » ou d’Antispécisme » (des mots dont je ne vous ferai pas l’injure de vous en donner la définition !), on trouve donc des accents tantôt belges, tantôt suisses, tantôt québécois… Des accents venus aussi de Mayotte, de Louisiane, du Burundi.
Une des grandes caractéristiques du Petit Larousse, également, c’est la grande partie qui y est consacrée aux noms propres… De Tom Cruise à Sébastien Ogier, de Marc Veyrat à Terry Gillian, de Gisèle Halimi à Etienne Daho, ils sont nombreux, cette année, à rejoindre la cohorte de célébrités qui, pour la plupart, sont cependant bien oubliées !
Un livre, quel qu’il soit, c’est toujours un voyage… Une aventure de curiosité… Une immersion dans un univers de culture et d’inconnu… Une source de jeux, de souvenances et de découvertes…C’est encore plus le cas avec un dictionnaire. Le Clézio, il y a quelques années, disait à Gérard Valet qu’il avait toujours, sur sa table de nuit, un dictionnaire !
Il est vrai que d’aucuns, de nos jours où la technologie prend de plus en plus le pas sur la « tradition », pensent que la lecture sur « papier » est désuète, obsolète, à totalement dédaigner ! Je reconnais que le « numérique » a, dans le domaine de la langue et du langage, bien des avantages, qu’il offre bien des possibilités de recherche et, donc, de découvertes. Mais, tout comme Carine Girac-Marinier, j’ai la faiblesse de croire, envers et contre tout, que le livre, dans son ensemble, a devant lui encore et toujours une belle éternité !
Jacques Schraûwen
Interview de Carine Girac-Marinier, directrice du département langue française et encyclopédies des éditions Larousse