Angoulême: quelques prix…

Angoulême, malgré la colère toujours présente de bien des auteurs, a distribué quelques récompenses. En voici quelques-unes !

Je continue, personnellement, à penser que les prix, dans quelque domaine que ce soit, ne sont pas vraiment essentiels. Comment quelques « experts » (et on sait, aujourd’hui, ce que sont les compétences des experts de tout poil !) peuvent-ils, avec objectivité, donner un ordre de qualité, presque scolairement, à des œuvres d’art qui, de par la définition du mot « art », parlent différemment à chaque lecteur, à chaque spectateur. Je sais de quoi je parle, d’ailleurs, puisque j’ai participé activement pendant deux années, à la présélection d’un prix BD, assez déconcerté de voir, parmi les autres jurés, la volonté de prouver leur intelligence de lecteur en choisissant des livres ardus, « alternatifs »… C’est mon attitude, sans doute, à l’égard de cette sorte d’intellectualisme qui a fait qu’on ne me demande plus de faire partie de ce jury…

Intellectualisme, voilà le mot lâché, un mot qui me semble depuis bien des années correspondre à la « philosophie » du festival d’Angoulême et d’une grande partie de ses récompenses.

Mais bon, je dois quand même avouer aussi que certains prix, chaque année, à Angoulême et ailleurs, me plaisent, parce qu’ils me semblent couronner des livres qui sont accessibles à tout le monde, et qui, graphiquement et littérairement, ont des réelles qualités. Mais ce n’est là que mon avis, en toute subjectivité assumée !

Et je vais donc sacrifier à mon tour à cette réalité, et vous parler ici, en bref, de quelques-uns de ces trophées. Quelques-uns, oui, pour, comme toujours, ne parler que de ce que j’ai lu et aimé…

A Angoulême, donc…

Le prix des collèges a été accordé au livre « Les Omniscients », un livre pour tous les publics, qui nous met en présence d’un trio d’auteurs (un quatuor même si on prend en compte l’idée originale de Stephen Desberg) en osmose, tous travaillant dans le même sens : créer un album qui parle à tout le monde, le faire sans ostentation, avec plaisir, et donner l’envie aux lecteurs, la dernière page tournée, de vite, vite pouvoir lire la suite de ce récit fabuleux (au premier sens du terme !) ! Un excellent livre, que je vous invite à découvrir dans ma chronique, et à y écouter le scénariste Dugomier.

https://bd-chroniques.be/index.php/2020/08/23/les-omniscients-tome-1/

Le prix du public de France Télévision est largement mérité, pour tout le talent de son auteure, graphiquement et littérairement, pour sa liberté de ton, pour le regard qu’elle porte sur un personnage exceptionnel. Je veux parler de « Anaïs Nin », de Léonie Bischoff, que j’ai eu l’immense plaisir de rencontrer, également.

https://bd-chroniques.be/index.php/2020/08/13/anais-nin-sur-la-mer-des-mensonges/

Le fauve des lycéens couronne un des meilleurs livres de l’année 2020, un scénario de Hubert, bien trop tôt disparu, un dessin de Zanzim plein d’humour, de tendresse et de folie… « Peau d’homme » : un livre qui parle de l’amour, sensuellement, et de la place que masculinité et féminité s’y partagent. Un livre qui a également reçu le prix de la critique ACBD.

https://bd-chroniques.be/index.php/2020/11/11/lire-pour-le-plaisir-chroniques-express-de-trois-livres-de-chez-glenat/

Le fauve de la série souligne le travail simple, sympathique en diable, de Rabagliati, un auteur canadien qui nous raconte quelques quotidiens pleins de surprises. Une série parue chez l’éditeur « La Pastèque ».

Paul à la maison © La Pastèque

Le prix des lycées est remis à un livre qui parle d’aujourd’hui. « Les oiseaux ne se retournent pas », de Nadia Nakhlé, nous montre la rencontre improbable, sur les routes de la migration, d’un soldat et d’une enfant. Un livre au dessin extrêmement intéressant, paru chez Delcourt.

Les Oiseaux ne se retournent pas © Delcourt

D’autres prix ont été remis, également, bien évidemment, et vous en trouverez certainement la liste exhaustive sur le site de la FIBD (https://www.bdangouleme.com/).

Quant à moi, je me suis contenté, ici, de n’épingler que les livres que je trouve, personnellement, intéressants, intelligents, ouverts à toutes les découvertes ! Ce qui ne signifie pas que les autres œuvres couronnées ne sont pas susceptibles de vous intéresser également…

Jacques Schraûwen

2 réflexions sur “ Angoulême: quelques prix… ”

  • 3 février 2021 à 19 h 37 min
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    Je suis assez d’accord avec vous sur ce que sont les remises de prix, quant à votre avis sur les livres je ne peux guère m’avancer étant donné que je ne les ai pas lus. Mais vous donnez envie.
    Par contre, en tant qu’angoumoisin légèrement chauvin, s’il vous plaît mettez un accent circonflexe sur le premier e d’Angoulême et non pas un accent grave.
    Et pour être pointilleux c’est le FIBD pour le festival et la CIBD pour la cité, tout deux international(e) de la BD. Mais je vous avouerai que même certains de mes compatriotes angoumoisins se perdent dans les appellations FIBD/CIBD/CNBDI…

  • 5 février 2021 à 10 h 58 min
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    Merci de votre réaction et je vais corriger l’accent.

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