Il y a cinq ans disparaissait un des derniers monstres sacrés du neuvième art.
Outre son talent, indéniable, reconnu par tout le métier, outre l’intelligence de ses choix au niveau des scénarios, outre sa facilité à créer des décors à la fois immédiatement reconnaissables et toujours ouverts au merveilleux, René Hausman était un personnage. Il a accompagné de sa présence imposante l’histoire de la bande dessinée, évoluant avec elle du monde de l’enfance à celui des adultes, sans jamais pour autant renier son bonheur à rester fidèle à l’enfant qu’il avait été.
Illustrateur hors pair, il était d’une véritable humilité, lui qui, en son temps, avait touché à la musique wallonne.
Je sais que c’est un mot souvent galvaudé, mais je pense vraiment que René Hausman était un des véritables artistes du neuvième art, lui qui savait ne jamais se prendre au sérieux, lui qui était résolument humaniste.
Avec lui, la bande dessinée a perdu plus qu’un simple auteur : quelqu’un qui a su, tout au long de sa vie, s’ouvrir au monde et aux autres, et partager avec tout un chacun ses passions et les beautés graphiques et intellectuelles qui, sans cesse l’habitaient !…
Il fut le lien entre la bande dessinée classique des années 50, avec Saki et Zunie, et un neuvième art qui, dès les années 80, s’est voulu enfin adulte, dans son dessin comme dans ses thématiques.
Il y a cinq ans, le 28 avril 2016, René Hausman, ogre souriant et débonnaire, s’en allait rejoindre ses amis dans des ailleurs qu’on ne sait pas… Et, en même temps, il reste présent, avec puissance, dans les cœurs de tous les amoureux de la bande dessinée intelligente, poétique, souriante, passionnante et, surtout, passionnée !
Jacques Schraûwen
Superbe auteur avec lequel j’ai grandi en lisant ses bandes dessinées dans Le magazine Spirou, dans les années 80.
Un immense auteur et tellement sympathique…