Jean-Claude Mézières : la mort d’un dessinateur BD emblématique

Ce géant du neuvième art s’était vu, en 2018, remettre le grand prix Saint-Michel à Bruxelles. A cette occasion, j’avais eu la chance et le plaisir de le rencontrer… Il n’est pas de meilleur hommage à lui rendre que de l’écouter, dans cette chronique de l’époque…

Jacques Schraûwen

Communiqué de presse des éditions Dargaud

Si le nom de Mézières est d’abord associé aux personnages de Valérian et Laureline dont il fut le co-créateur et qu’il dessina pendant plus de 50 ans aux côtés de son scénariste et ami de toujours, Pierre Christin, il fut tout simplement un auteur et un acteur majeur de la bande dessinée, notamment par l’influence et le rôle de mentor qu’il exerça auprès de nombreux dessinateurs. L’ouvrage L’Art de Mézières, paru en octobre 2021, sur lequel Jean-Claude Mézières s’était particulièrement investi, a permis de mettre en lumière son œuvre. Son exigence, son énergie, sa forte personnalité, sa bienveillance, sa simplicité, sa joie de vivre, sa curiosité, faisaient de lui un être précieux et profondément attachant.

En octobre 1955, il publie sa première bande dessinée dans l’hebdomadaire Cœurs vaillants. Avec Christin, il deux histoires courtes, Le Rhum du Punch et Comment réussir en affaires en se donnant un mal fou !, publiées dans l’hebdomadaire Pilote en mars et juillet 1966. En septembre 1966, après avoir rencontré René Goscinny et Jean-Michel Charlier, les deux rédacteurs en chef de Pilote, il dessine une troisième histoire écrite par Christin, Le chemin de l’enfer est pavé de bonnes intentions, et un scénario de Fred, le créateur de Philémon. Puis il propose à Pierre Christin d’entamer une collaboration durable avec une série au long cours dont ils seraient les auteurs. Le 9 novembre 1967, dans Pilote, Valérian et Laureline, agents spatio-temporels de Galaxity, entrent en scène avec une aventure de trente planches, Valérian contre les mauvais rêves.

S’il est l’homme d’une seule série, Jean-Claude Mézières a publié des bandes dessinées dans plusieurs magazines spécialisés, de Métal Hurlant à Fluide glacial et (À Suivre), ainsi que des illustrations dans la presse généraliste, des affiches pour des festivals ou des sérigraphies.

Jean-Claude Mézières a aussi travaillé pour le cinéma, dessinant des décors et des costumes pour Un dieu rebelle, un film de Peter Fleischmann, et pour Le Cinquième Élément de Luc Besson, auquel il a donné l’idée des taxis volants. Récompensé par le Grand Prix de la ville d’Angoulême en 1984, mais aussi par un Inkpot Award au ComicCon de San Diego en 2006 et par le prix Max und Moritz au salon d’Erlangen en 2018, Jean-Claude Mézières n’aura cessé de faire rêver ses lecteurs et d’inspirer ses confrères dessinateurs à travers une œuvre entremêlant la science-fiction et l’imagination, la fantaisie et la modestie, sans oublier une curiosité toujours bienveillante pour « l’autre », qu’il soit humain ou extraterrestre.

Jean-Claude Mézières

Une réflexion sur “ Jean-Claude Mézières : la mort d’un dessinateur BD emblématique ”

  • 23 janvier 2022 à 16 h 20 min
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    Triste nouvelle…

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