Le décès d’un dessinateur de bande dessinée, c’est toujours la disparition d’un univers de récits, de rêves, de partages…
Michel Koeniguer n’était pas de ces auteurs qui aiment se montrer, qui aiment occuper l’avant de la scène. Il était d’abord et avant tout un artiste passionné par les récits qu’il dessinait.
Il allait avoir 50 ans, et son talent, au fil des séries qui furent les siennes, n’avait cessé de s’affirmer, de se peaufiner, tant au niveau graphique qu’au niveau narratif.
Sa carrière s’est essentiellement construite au sein des éditions Paquet, une maison d’édition qui lui a permis d’aller au bout de ses envies de nous raconter des histoires s’écartant, bien souvent, des sentiers battus.
On ne peut qu’être, déjà, ébloui par sa maîtrise réaliste dans sa série Bushido, série violente, sanglante, très « comics »…
On a aussi été surpris par l’évolution de son dessin dans une série comme Misty Mission, dans laquelle l’aviation est un personnage essentiel.
Autre style, encore, axé sur une femme, dans Brooklyn 62nd, un polar violent à l’américaine, sans temps mort.
Et puis, c’est dans la guerre 40-45 que Koeniguer a puisé l’inspiration de quelques albums, dont le puissant Berlin sera notre tombeau, dans lequel il nous fait suivre les ultimes combats de la légion Charlemagne, de triste mémoire… Une histoire d’une étonnante fragilité, loin de tout jugement a posteriori… Un récit profondément humain…
Il était de ces auteurs qui, tranquillement, vont puiser dans leur imaginaire comme dans la réalité les bases d’œuvres à taille d’homme, toujours.
Jacques Schraûwen
Bonsoir. Merci pour cet hommage. Cordialement. Germain.
Merci