Voilà des années que cette « revue de récits graphiques » a pris, à sa manière, le relais des « fanzines » chers aux années 70 ! En nous offrant des jeunes auteurs, d’une part, des articles de fond, également… Et ce numéro 23 ne manque vraiment pas d’intérêt !
Le thème axial de ce numéro 23 est l’art du « noir et blanc ».
Celui de Chabouté, bien évidemment, l’auteur actuel sans doute le plus extraordinairement doué dans cette manière graphique de nous rendre compte, en même temps, d’un univers réel et des rêves qu’il peut créer au-delà des apparences.
Celui de Caniff, de Franquin, de Vivès, de Tardi, aussi, avec un article qui nous fait (re)découvrir une histoire commencée et, malheureusement, jamais terminée.
Celui de Frans Masereel, également, dont on continue à dire (de manière pas très justifiée, à mon avis) qu’il est sans doute le créateur du roman graphique.
Mais le noir et blanc, première approche fondamentale de la création graphique, c’est aussi, dans ce numéro extrêmement varié, celui d’auteurs dont on peut espérer qu’ils se fassent les « grands » de tantôt ou de demain !
Impossible de les citer tous… Mais sachez que la qualité première de cette revue est la diversité… Au travers d’un thème aussi vaste que le « noir et blanc », l’éditeur et son équipe éditoriale ont eu à cœur de nous proposer un paysage qui laisse la place à bien des styles différents !
Je vais quand même citer ici quelques-uns de mes coups de cœur.
Emilie Pondeville cauchemarde avec un sens du découpage parfaitement assumé…
Guillaume Balance use de l’absence de couleurs pour parler de ses failles…
J’aime assez l’humour bruyant de François Jadraque…
Walter Guissard nous parle du Covid et de ses masques improbables avec un trait sombre qui n’est pas sans rappeler celui de Varenne…
J’aime assez l’approche narrative de Trefilis et la tendresse noire de Limcela…
J’ai beaucoup aimé l’histoire de Sandrine Crabeels, usant du bleu et blanc avant d’éclater en couleurs…
Comme dans chaque numéro, ou presque, j’ai souri à l’humour de la Cartoons Académie…
En fait, chacun peut, dans une revue comme celle-ci, picorer à son aise, selon ses propres goûts, tout en se baladant dans des univers qu’habituellement il ne visite pas…
C’est la force d’une telle démarche éditoriale ! C’est aussi un relais essentiel pour que la bande dessinée puisse, toujours, révéler des talents nouveaux, classiques ou ruant dans les brancards, des talents-passions à respecter, envers et contre tout ! Surtout contre les seules modes de la grande édition !
Jacques et Josiane Schraûwen
64_page : #23 (deuxième semestre 2022)
P.S. : Merci, infiniment, à l’éditeur d’avoir dédié ce numéro à Josiane…. Là où elle est, si tant est que ce soit possible, je la sais sourire…
Y’a t-il un lien pour se procurer cette revue?
Cordialement
Rémy
Y’a t-il un lien pour se procurer cette revue?
Cordialement
Rémy
excellente chronique
merci, Claire…
oui, il se trouve en lien, je pense, dans ma chronique… IL y a également une page facebook qui existe…
Bonjour Jacques,
Je n’ai pas lu ce livre…vous ne parlez pas de Comés, de Hugo Pratt, de Schuitten…
Peut-être sont ils évoqués?
Encore merci pour vos chroniques, j’aime votre écriture et votre grande histoire d’Amour avec Josiane. Paix à son âme.
Au plaisir de vous lire et vous écouter. La Bd a baigné mon adolescence. Fan et collectionneuse depuis…
Amitiés de Poitiers
Dans cette revue, oui, ceux que vous aimez sont présents aussi, bien évidemment…