Le Réveil du Tigre

Le Réveil du Tigre

Revoici CHINAMAN, un personnage envoûtant paru jusqu’en 2007, tout au long de neuf albums. Le temps a passé, et ce héros vit ici, dans un album somptueux qui se lit comme un one-shot, une aventure aussi violente qu’humaine !

Le Réveil du Tigre © Dupuis

Un résumé en début de ce livre est totalement inutile, en effet. Certes, le passé du personnage central est au centre même de l’intrigue, mais c’est un peu un homme neuf que l’on découvre dans une errance qui, on le devine très vite, sera celle de la rédemption.

Le passé est présent, oui… Il est celui d’un homme qui a dû se battre toute sa vie pour que soit respectées ses vérités d’homme venu d’ailleurs dans un pays neuf et, déjà, raciste. Ses yeux bridés l’ont poussé, lui, un ancien des tribades, à faire de son art de guerrier une arme redoutable contre l’injustice, la bêtise quotidienne, l’intransigeance idéologique. Une arme, aussi, contre ses sentiments amoureux…

Taduc : la mort et la violence

Mais voilà, le temps a passé… Chinaman a vécu la guerre, celle de Sécession qui n’a usé de la fin de l’esclavagisme que pour des raisons infiniment plus mercantiles. Il en est sorti blessé… Il en est sorti vivant mais déjà cultivant au jour le jour la déchéance de la mort à venir.

Le Réveil du Tigre © Dupuis

Cette guerre, en fond sonore ai-je envie de dire, est un élément moteur du récit. C’est par elle que le personnage principal s’est retrouvé en retrait de la vie, c’est par elle que sont nés des personnages variés qui, inéluctablement, vont obliger Chinaman à se restaurer à lui-même.

Taduc : la guerre de sécession, les personnages croisés dans ce livre

Parmi ces personnages, il y en a un, venu d’un passé que Chinaman ne se connaissait pas, mais un passé ancré profondément en lui, au plus vif de ses chairs. Dans les albums précédant celui-ci, on a pu suivre la vraie relation amoureuse de Chinaman, avec une femme le quittant, finalement, pour ne pas se perdre à son tour dans le monde de violence et de mort nimbant toute l’existence de cet homme qu’elle aimait. Chinaman ne l’a jamais oubliée. Sans savoir qu’en partant, elle portait son fils.

Un fils qui, dans ce réveil du tigre, cherche et retrouve son vrai père, sans pour autant renier son père adoptif.

Le Réveil du Tigre © Dupuis

La réflexion, dès lors, dépasse la simple relation d’une aventure « western », la seule relation de l’histoire d’un homme cherchant à redevenir lui-même. La réflexion porte aussi, en demi-teinte, sur la filiation, le sens de la famille, le sens, aussi, surtout peut-être, de l’appartenance par le hasard ou la volonté à des vérités indicibles et essentielles. A une filiation qui devient comme un lieu de l’âme où la rédemption peut enfin prendre vie.

Taduc : la filiation…

Dans les neuf albums précédents, on parlait de la fièvre de l’or. Ici, les années ayant passé, c’est d’or noir que l’on parle. Mais avec la même thématique de pouvoir, de puissance, de compromissions, de vols, de terreur.

Il est vrai que tous les codes du western sont bien ancrés dans le récit de ce réveil du tigre. Un album très cinématographique, dans sa construction, dans ses références aussi. On peut penser, par exemple, à des films comme « Le jardin du diable », avec Gary Cooper, ou au film sublime « Les sept samouraïs » de Kurosawa, ou même au personnage superbe de Mifune dans « Soleil rouge ».

Le Réveil du Tigre © Dupuis

Il est tout aussi vrai que, de par le nombre de personnages secondaires, on se retrouve aussi en face d’une tragédie grecque, avec un chœur qui observe, qui juge, qui s’exprime, mais en retrait, pour laisser le sentiment, les sentiments se vivre à l’avant plan, pleinement et sans tabou ni pudeur.

Taduc : western et tragédie

Taduc a un style graphique qui s’adapte aux récits de ses scénaristes. Il ne dessine pas de la même manière la série des Chinaman, XIII ou Griffe d’or. Et avec ce livre-ci, on a l’impression qu’il a franchi un cap important dans sa manière de dessiner, sans doute, de raconter une histoire aussi.

La construction en chapitres de cet album lui permet par exemple de créer des séquences qui, pour indépendantes les unes des autres qu’elles puissent avoir l’air, lui donnent l’occasion de varier ses plaisirs de dessin et ceux de ses lecteurs qui ne peuvent qu’admirer le sens du mouvement qu’il inscrit à même ses planches, d’admirer aussi l’importance des regards en contre-point des paysages et des scènes de sauvagerie. Incontestablement, ce livre est un moment clé dans l’œuvre de Taduc et, probablement, dans celle de son scénariste Le Tendre également.

Taduc : le dessin et le scénario

Un des éléments importants dans la narration de cet album réside de manière flagrante dans la couleur. Nous sommes dans un western à la fois atypique et à la fois respectueux de ses thématiques. Et pour accentuer ces thèmes, justement, d’oppression, de violences gratuites, de souvenances insupportables (certaines, par ailleurs, rappellent d’identiques mémoires des crimes de ce qu’on appelle la dernière guerre mondiale), pour ajouter aux dialogues et à leurs silences, Taduc utilise la couleur, en usant de ses possibilités avec un brio évident.

Taduc : la couleur

Le western, au cinéma comme en bd, reste un genre dans lequel tout peut être fait, dit, montré.

Le Réveil du Tigre © Dupuis

Ce réveil du tigre fait partie des grandes réussites en ce domaine. Taduc a ses influences, mais il n’imite personne, loin s’en faut. Dans ce livre, il est lui-même, entièrement, avec une histoire dans laquelle, on le sent, il s’est énormément investi.

Chinaman, avec son réveil aujourd’hui, appartient véritablement à la famille des grands héros improbables du neuvième art !

Jacques Schraûwen

Le Réveil du Tigre (dessin : Olivier Taduc – scénario : Serge Le Tendre, Chantal Vincentelli, Olivier Taduc – couleur : Olivier Taduc assisté de Luc Perdriset – éditeur : Dupuis – 134 pages – janvier 2021)

Lire, pour le plaisir : chroniques express de trois livres de chez Glénat

Lire, pour le plaisir : chroniques express de trois livres de chez Glénat

La bande dessinée peut être délassante, sérieuse, historique, d’aventure. Elle peut aussi être émouvante, et poser des questions importantes sur la vie, ses larmes, ses colères, ses chagrins. C’est un peu de tout cela que vous trouverez dans ces trois albums.

Peau d’Homme

(dessin : Zanzim – scénario : Hubert – 160 pages – juin 2020)

Peau d’Homme © Glénat

C’est en février dernier qu’un des scénaristes les plus intéressants et les plus surprenants de ces dernières années quittait la scène de la vie et de la bande dessinée. Mais l’auteur des « Ogres-Dieux », audacieuse série qui mêle, avec une intelligence dans la construction exceptionnelle, littérature et neuvième art, cet auteur-là ne peut que laisser une trace profonde dans le paysage de la culture.

Le thème essentiel de tous ses scénarios a toujours, quel que soit le récit, tourné autour de « la différence ». Celle de nains dans des pays de géants (l’inverse de l’albatros de Baudelaire…), celle aussi de personnages en quête d’eux-mêmes, en recherche d’une personnalité assumée dans un monde qui s’uniformise. Et cela passait, dans tous ses scénarios, aussi par un questionnement sur la sexualité. La plus grandes des différences humaines n’est-elle pas, en effet, celle qui existe entre la femme et l’homme ?

Peau d’Homme © Glénat

Et ce livre-ci, « Peau d’Homme » ne déroge pas à cette thématique chère à Hubert.

L’histoire est simple, tout compte fait. Dans une ville de la fin du Moyen-Age, la belle Bianca doit se marier, mais sans vrai plaisir, loin de là. Ce qu’elle voudrait, c’est « choisir son époux selon son cœur ». C’est alors que sa marraine lui fait découvrir le secret des femmes de sa famille : une peau d’homme !

Et c’est ainsi que Bianca va revêtir cette peau, devenir, pleinement, le temps qu’elle la porte, un homme, un « mâle ». Et, de ce fait, pouvoir découvrir que son futur mari est infiniment plus attiré par ce qu’elle devient, Lorenzo, un jeune homme avenant et séduisant, que par la future épousée qu’elle est derrière son charnel déguisement. Elle découvre en même temps que le plaisir et le désir sont les axes essentiels de toutes les relations humaines.

Bianca est un personnage très moderne, une femme Indépendante, désireuse de donner à la femme une place reconnue dans une société dirigée par une religion manichéenne qui dénie à l’humain toute autorisation d’aimer dans la chair ses envolées libertines, parce que libres.

Le dessin de Zanzim colle à merveille à ce scénario à la fois léger et universel dans son propos. Souple et simple, moderne dans sa construction, ce dessin rappelle en même temps les enluminures des livres d’autrefois, en ces temps où on disait que l’amour était courtois… C’est un dessin sensuel pour un récit qui l’est tout autant… Un récit qui est un appel vibrant, mais souriant, à ce que toute intolérance disparaisse de la vie, et donc de la vie amoureuse…

Nous Sommes Tous Des Anges Gardiens

(dessin : Franck Biancarelli et Laurent Gnoni – scénario : Toldac – 80 pages – août 2020)

Nous sommes tous des anges gardiens © Glénat

Ne vous arrêtez pas à ce titre, ni à la postface très « mystique », voire ésotérique, de ce livre… Il n’y a dans cet album rien de religieux, pas ouvertement en tout cas. Par contre, il y a une véritable émotion, de bout en bout, un côté presque journalistique de parler de l’horreur quotidienne vécue par quelques personnages.

Nous sommes à Sidney. Un couple regarde à la télé les infos, et le sauvetage d’une fillette kidnappée. La femme de ce couple, Abby, va mettre au monde un enfant mort-né et, quelques années plus tard, un deuxième enfant qui, en prenant son biberon, mourra empoisonné. Et Abby, soutenue totalement par son mari, va être accusée du meurtre de ses deux enfants.

C’est à partir de ce moment-là que le titre de ce livre prend toute sa valeur. Il y a la rencontre avec une femme de ménage aborigène, il y a un avocat, aborigène également, qui va accepter de défendre la jeune femme emprisonnée, il y a le père de la fillette kidnappée des années plus tôt qui va remplir un rôle important.

Nous sommes tous des anges gardiens © Glénat

Ce livre nous parle des rencontres qui nous construisent, il nous parle du hasard et de ses possibles, il nous parle de la vie et de la mort, il nous dit aussi que toutes et tous nous sommes responsables les uns des autres, dans une sorte d’existentialisme idéalisé.

Je le disais, ce qui m’a frappé et plu dans ce livre, c’est le traitement émotionnel de l’intrigue, c’est aussi la volonté des auteurs de ne raconter leur histoire qu’en prenant comme base l’humanité et donc l’humanisme de tous les protagonistes.

Le scénario est très cinématographique, très construit autour de séquences bien orchestrées. Le dessin, réaliste, et proche tout le temps des visages de tous les personnages croisés au fil des pages, évite tout voyeurisme, toute démesure dans le rendu de l’émotion et des sentiments. On n’est pas dans de la « bd-réalité », mais dans une réalité racontée en bande dessinée. Un livre sombre et lumineux tout à la fois, comme le sont toujours les hasards de nos rencontres.

Retour De Flammes

(dessin : Alicia Grande – scénario : Laurent Galandon – couleur : Elvire De Cock et Jean-Baptiste Merle – 64 pages – février 2020)

Retour de flammes 1 © Glénat

Je tiens d’abord à dire que j’ai toujours beaucoup aimé les scénarios de Laurent Galandon. Quel que soit le thème abordé, quelle que soit l’époque des récits qu’il orchestre, son empreinte est celle d’un homme engagé, dans ses idées comme dans ses mots. Un être libre épris de liberté d’expression également et surtout.

Dans ce premier tome d’un diptyque, il en va de même. Bien sûr, c’est aussi et surtout une excellente bande dessinée qui se plonge, au travers de deux enquêtes policières parallèles, dans un Paris occupé par les Allemands…

D’une part, il y a des cabines de projection de films allemands auxquels on boute le feu. D’autre part, il y a une actrice débutante et peu avare de ses charmes qu’on retrouve assassinée.

Retour de flammes 1 © Glénat

Le commissaire Engelbert Lange mène ces deux enquêtes, étroitement surveillé par la police allemande et par des supérieurs (et subordonnés) français soucieux de pratiquer efficacement la collaboration.

En utilisant les codes du polar, Galandon aborde de front la réalité de ces années sombres d’occupation par l’ennemi de la ville lumière. Une ville dans laquelle, les lumières, celles des stars, ne se sont pas éteintes… Galandon nous montre à voir Fernandel, Suzy Delair, Clouzot, et quelques autres vedettes pour qui ces heures allemandes ne furent pas synonymes de chômage ni de pauvreté.

En utilisant un langage de l’époque, le scénariste nous raconte l’histoire du cinéma d’une époque bien précise, de manière fouillée sans jamais être pesante.

Mais il nous parle, ce faisant, de l’homosexualité, condamnée par les nazis autant que le fait d’être Juif, il nous parle du rôle des artistes, des compromissions, du pouvoir militaire et du pouvoir de l’argent, de l’honnêteté intellectuelle de certains et de collaboration d’autres dans la police que l’on disait française…

Cela dit, c’est un vrai polar, bien mené, et dessiné avec une belle vivacité, avec un vrai sens du mouvement. Et la couleur accentue les ambiances, certes, mais elle réussit également à mettre en évidence les sourires des personnages, leurs peurs dans le regard, également.

Trois livres très différents les uns des autres, trois albums qui ne dépareilleront pas dans votre bibliothèque, c’est une évidence !

Jacques Schraûwen

Le Repas Des Hyènes

Le Repas Des Hyènes

Un livre coup de cœur…

L’Afrique, la magie, l’enfance… Et le rêve, surtout, celui des histoires qu’on se raconte en souriant pour avoir un peu peur, pour se sentir bien de vouloir rester vivants…

Le Repas Des Hyènes © Delcourt/Mirages

Aurélien Ducoudray est un de ces scénaristes pour qui aucune histoire ne peut être totalement gratuite. Il a besoin, intellectuellement, philosophiquement, de nous parler de nos présents, même en nous racontant des histoires improbables ou en nous plongeant dans des récits historiques. Capable de se faire le chantre de l’aventure la plus traditionnelle, capable d’une forme narrative de poésie, capable d’humour, Ducoudray réussit souvent, très souvent même, à nous étonner. De « Bob Morane » à « Monsieur Jules », de « Kidz » à « Camp Poutine », son imaginaire est toujours touche-à-tout.

Et avec ce livre-ci, il nous étonne encore, en nous immergeant dans une Afrique rêvée, une Afrique dans laquelle le passé reste omniprésent grâce aux légendes, grâce aux récits des anciens, grâce à des organisations politiques élémentaires et efficaces au quotidien des villages reculés. Des légendes, oui, qui, toutes, sont des quêtes identitaires, des voyages qui mènent de l’enfance à l’âge adulte souvent, avec un symbolisme évident de l’épreuve à franchir pour se rapprocher de soi, de ce qu’on est, intrinsèquement, en se confrontant à la mort.

Le Repas Des Hyènes © Delcourt/Mirages

C’est une fable qu’il nous raconte. Une fable africaine ? Par le choix de son environnement, sans aucun doute, mais universelle aussi par les réflexions qu’elle amène.

Le rire des hyènes a un pouvoir qu’il s’agit de combattre : celui de faire revenir de l’au-delà les défunts. Et pour empêcher que cela arrive, il faut nourrir ces animaux, avec sur le visage un masque qui leur fait croire qu’aucun humain ne s’y cache. Les nourrir parce que, le ventre plein, ces animaux magiques ne peuvent plus rire.

Au cours de cette cérémonie, un gamin, Kana, réveille un Yéban, un esprit maléfique qui l’oblige à l’accompagner pour retrouver son chemin. Un chemin vers un but que cet esprit prenant la forme d’une hyène géante ne connaît pas lui-même.

Le Repas Des Hyènes © Delcourt/Mirages

Et c’est ainsi que, côte à côte, un gamin et un esprit sans doute malfaisant vont suivre une route faite de hasards et de peurs, de sourires plus que de rires, d’aventures et de rêveries. De rencontres aussi… Avec des êtres à la peau blanche contre lesquels le Yéban ne peut rien, puisqu’ils appartiennent à un autre monde qu’à celui de l’Afrique !

C’est là, pour le scénariste, le chemin qu’il choisit, lui, pour nous parler de violence, de haine, d’esclavagisme, de domination !

Depuis Esope, on sait que les fables, le plus souvent, se terminent mal. Et c’est bien le cas avec ce repas des hyènes… Quoique… Puisque c’est une fable, ce n’est sans doute qu’un récit raconté à qui veut bien par un vieillard sur une place publique. Ou pas…

Pour Ducoudray, un des thèmes essentiels de ses inspirations touche aux apparences, trompeuses, sans cesse changeantes. C’est au travers de celles-ci qu’à chaque fois, ou presque, il se laisse aller à une vraie poésie, dans le langage comme dans l’action racontée.

Le Repas Des Hyènes © Delcourt/Mirages

Et pour accompagner ce récit qui, finalement, n’est pas réellement initiatique, il fallait aux mots de Ducoudray un dessin choisissant la voie d’une originalité respectueuse de l’art africain… Mélanie Allag s’est plongée totalement dans la narration de Ducoudray, et elle a réussi à faire de ce livre un mélange étonnant et détonnant de styles parfaitement maîtrisés. Avec un trait qui refuse le réalisme, elle parvient à rendre compte de la réalité d’un village perdu au plus profond d’une Afrique à la fois réelle et imaginée. Avec un trait qui choisit d’être expressionniste, elle réussit à ce que l’humour ne soit jamais totalement absent de ses pages, de ses cases. Et puis, avec des couleurs presque brutales, elle crée des séquences aux ambiances puissantes, passant d’une vie quotidienne à des fantasmagories époustouflantes.

Le Repas Des Hyènes © Delcourt/Mirages

Si ce livre est éminemment poétique, il le doit énormément à cette dessinatrice dont la sensibilité graphique, pour influencée qu’elle soit encore par le cinéma d’animation, permet à la fable de Ducoudray de sortir, en quelque sorte, des cases et des pages de cet album !

Un livre à lire, par tout le monde… Un coup de cœur, véritablement…

Jacques Schraûwen

Le Repas Des Hyènes (dessin et couleur : Mélanie Allag – scénario : Aurélien Ducoudray – éditeur : Delcourt/Mirages – 150 pages – septembre 2020)